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L'éternelle heure du thé

Textes, théâtre et poésie de L.H.C. (Tous droits réservés)

La mère

Edmund-Charles Tarbell - Mère et enfant dans un bateau - 1892

 

La mère est un soldat à l’armure de larme.

Elle guide avec patience et douceur le fruit d’un amour qu’elle a eu avec un monstre sublime.

Toute cette peine n’était pas veine, elle a fait germer un être différent, pas seulement le fruit de sa chair, mais l’accomplissement de cette union étrange. Personne ne pouvait résister à Dieu.

Il y a eu trop de souffrance et de poison dans les paroles du dieu pour qu’on puisse l’aimer pleinement et la remercier autant qu’elle le mérite.

Et pourtant, elle est restée, elle était là quand tout s’effondrait, elle-même vaincu et pays en ruine, c’est par sa présence sans faille qu’elle a su s’imposer face au dieu absent, dieu qui a laissé derrière lui, des champs de ruines après la tempête.

La mère a fait repousser des fleurs, patiemment, puis elle a laissé fleurir en elle les boutures de son jardin. Comme tout jardin, il faut apprendre à écouter les plantes, et laisser le temps aux plantes de croître sans trop les arroser, il a fallu apprendre et se tromper, elle a recommencé, encore et encore.

On ne peut pas remercier assez la mère, on peut seulement lui montrer qu’elle aussi peut se reconstruire pour devenir une nouvelle ville. Son enfant est Capitale. Elle en est proche.

Tandis que le souvenir du dieu-monstre subsiste, elle ré-apprend à devenir femme, à laisser de côté la vierge qu’elle est redevenue, à laisser de côté sa carapace d’épine, elle aussi doit muer et laisser dans l’ombre cette peau trop usée.

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