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L'éternelle heure du thé

Textes, théâtre et poésie de L.H.C. (Tous droits réservés)

XIV) Mépris

LES ILLUSIONS DU TEMPS QUI PASSE

XIV) Mépris

 

Mes prix de toi, ta valeur, ton odeur. Épris de toi.

Tu vaux mille chameaux, leur terre, l'eau qu'ils boivent, celle qui te

désaltère.

Soulève mon poids. Désaltère-moi dans un baiser de toi.

Je t'aime mon ami, c'est ainsi, je n'y peux rien ;

je ne peux réprimer cette brûlante tendresse,

que j'éprouve pour toi. Tu m'éprouves.

Je éprouvette. Tu expériences. Nous Hiroshima.

"Je", ne veut plus jouer avec "toi".

Reporter à demain. Maladroit.

Porter à demain... Déporter le long des quais.

Lourd. Lourd.

Sans remettre à deux mains.

Deux mains qui serrent les miennes.

Très fort. Très fort.

Jamais oublier. Jamais tendresse ou sablier.

Le temps efface les souvenirs comme du sable, les souvenirs gravés

dans le sable.

Je te jetterai dans l'eau de l'oubli. Le fleuve stagnant t'engloutira comme

il a dévoré mes autres amants.

Et parfois des relents venus de nul part. Des choses oubliées qui refont

surface dans le fleuve de mes pensées. Un désir pour toi, de la haine

pour lui, l'indifférence pour l'autre. Mais qui sont-ils?

"Je" ne me souvient pas. "Je" ne veut plus savoir.

"Je" est une rivière qui coule et qui s'oublie.

Tu flottes dedans comme un poisson mort, mort par le poison de ma

volonté.

''Je" ne te connaît plus. "Je" t'a oublié.

"Je" ne te voit plus sur ses sentiers.

"Te" a disparu.

"Toi" s'est effacé. Aspiré par les serpents des sables.

Serpents qui descendent et remontent le temps, indécemment...

Serpents qui se répandent en toi, en moi, en nous, en lui...

Serpents liquides qui coulent, inonde la terre de peaux mortes.

Les peaux mortes de l'oubli de toi.

La terre se recouvre peu à peu des cadavres de nous.

Elle se derme de nous. Elle, multi-couches, multi-dermes debouts.

Elle, multiple toi.

Chaque facette est un tableau de toi. Chaque miroir, ton reflet.

Chaque rivière, ton sang qui coule dans tes veines.

Tu vis la Terre. Tu vis, la rivière.

Tu saignes, le monde.

Ton rire, les tempêtes.

Ton soupir, un ouragan.

Tes désirs, le chaos.

L'adieu au monde, aux iris.

Déesse de toi qui te couronnes d'iris sur une montagne de pierres.

Ose, iris!

 

 

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