10 Août 2018
LES ILLUSIONS DU TEMPS QUI PASSE
XIV) Mépris
Mes prix de toi, ta valeur, ton odeur. Épris de toi.
Tu vaux mille chameaux, leur terre, l'eau qu'ils boivent, celle qui te
désaltère.
Soulève mon poids. Désaltère-moi dans un baiser de toi.
Je t'aime mon ami, c'est ainsi, je n'y peux rien ;
je ne peux réprimer cette brûlante tendresse,
que j'éprouve pour toi. Tu m'éprouves.
Je éprouvette. Tu expériences. Nous Hiroshima.
"Je", ne veut plus jouer avec "toi".
Reporter à demain. Maladroit.
Porter à demain... Déporter le long des quais.
Lourd. Lourd.
Sans remettre à deux mains.
Deux mains qui serrent les miennes.
Très fort. Très fort.
Jamais oublier. Jamais tendresse ou sablier.
Le temps efface les souvenirs comme du sable, les souvenirs gravés
dans le sable.
Je te jetterai dans l'eau de l'oubli. Le fleuve stagnant t'engloutira comme
il a dévoré mes autres amants.
Et parfois des relents venus de nul part. Des choses oubliées qui refont
surface dans le fleuve de mes pensées. Un désir pour toi, de la haine
pour lui, l'indifférence pour l'autre. Mais qui sont-ils?
"Je" ne me souvient pas. "Je" ne veut plus savoir.
"Je" est une rivière qui coule et qui s'oublie.
Tu flottes dedans comme un poisson mort, mort par le poison de ma
volonté.
''Je" ne te connaît plus. "Je" t'a oublié.
"Je" ne te voit plus sur ses sentiers.
"Te" a disparu.
"Toi" s'est effacé. Aspiré par les serpents des sables.
Serpents qui descendent et remontent le temps, indécemment...
Serpents qui se répandent en toi, en moi, en nous, en lui...
Serpents liquides qui coulent, inonde la terre de peaux mortes.
Les peaux mortes de l'oubli de toi.
La terre se recouvre peu à peu des cadavres de nous.
Elle se derme de nous. Elle, multi-couches, multi-dermes debouts.
Elle, multiple toi.
Chaque facette est un tableau de toi. Chaque miroir, ton reflet.
Chaque rivière, ton sang qui coule dans tes veines.
Tu vis la Terre. Tu vis, la rivière.
Tu saignes, le monde.
Ton rire, les tempêtes.
Ton soupir, un ouragan.
Tes désirs, le chaos.
L'adieu au monde, aux iris.
Déesse de toi qui te couronnes d'iris sur une montagne de pierres.
Ose, iris!