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L'éternelle heure du thé

Textes, théâtre et poésie de L.H.C. (Tous droits réservés)

Parfois sensation

Pierre-Jean David, dit David d’Angers 1827, La jeune Grecque au tombeau de Marco Botzaris, musée d’Angers

 

Parfois sensation de vide à combler. Pas la faim ni l’ennui. En superposition au reste de la vie. Juste l’envie de plaisir, le corps qui se rappelle qu’il est une masse de terminaisons nerveuses avec une cavité brûlante cachée en son milieu. Ça doit être une manifestation de désir, d’excitation.

Soudain le sexe apparaît dans l’imaginaire. Un beau phallus (en l’absence d’un tel appareillage, imaginer une belle main à la peau suave, des doigts habiles), mordoré, rouge, luisant, doux, plus ou moins sillonnées de veines bleues. Il est entouré comme une île d’un corps d’homme dont il émerge comme un iceberg. Le premier venu pourrait faire l’affaire, du moins c’est ce qu’on croit, de même que la première cavité. Mais les choses ne sont pas si simples que ça. Il faut que le corps autour du sexe soit gouverné par un bel esprit, intelligent et respectueux, désirable en somme. Un corps parfumé, dont la saveur va répondre aux piments de l’autre-corps cavité (valable dans tous les cas).

L’autre corps est loin, inaccessible, il faut s’abstenir pour plusieurs raisons. L’autre est un rêve. La sensation peut être différente par la chair, en mieux ou en moins bien, mais elle n’atteint jamais la perfection de ce désir fantasmé et réprimé. Elle le prépare, comme d’immenses et longs préliminaires. Une fleur cueillie en cet instant aurait le plus beau des parfums.

Il faut imaginer que le vide jamais rempli (non, il n’est pas l’apanage des seules femmes) puisse être rempli un instant, ou bien oublié, dans l’intensité de l’extase. Seule l’intensité de nos sens accaparés, comble à la fois l’affecte, le corps et l’esprit. Durant ces quelques secondes d’oubli, il n’y a plus de vide, il n’y a plus de plein, il y a l’oubli de soi et la fusion de l’autre. Grâce à cet autre corps élu, pour un instant plus ou moins long. Cela peut palpiter, cela peut donner vie. Où es-tu toi qui peux faire ce miracle, et qui même présent, ne sera jamais tout à fait là ?

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